Microsoft en opération séduction auprès des régulateurs

Le président de Microsoft, Brad Smith, lors d'une convention.

Lors du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, Microsoft a présenté ses principes pour faciliter l’innovation et la compétitivité dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Une annonce qui tombe à point nommé, la firme étant dans le viseur des régulateurs pour ses liens étroits avec OpenAI. Une relation avec OpenAI qui pose des questions […]

Le président de Microsoft, Brad Smith, lors d'une convention.

Le président de Microsoft, Brad Smith, lors d'une convention.

Lors du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, Microsoft a présenté ses principes pour faciliter l’innovation et la compétitivité dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Une annonce qui tombe à point nommé, la firme étant dans le viseur des régulateurs pour ses liens étroits avec OpenAI.

Une relation avec OpenAI qui pose des questions

Le géant de Redmond a investi près de 13 milliards de dollars dans l’éditeur de ChatGPT, lui permettant d’exploiter ses modèles. En échange, OpenAI bénéficie de la puissance de calcul de Microsoft. Une relation gagnant-gagnant qui a propulsé l’entreprise au sommet, sa capitalisation boursière surpassant désormais celle d’Apple.

La symbiose entre Microsoft et OpenAI n’est pas passée inaperçue auprès des régulateurs. L’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis enquêtent tous sur les liens entre les deux sociétés.

Dans ce contexte, le président de Microsoft, Brad Smith, a délivré un discours détaillant les principes de l’entreprise en matière d’IA. « Alors que nous entrons dans une nouvelle ère, nous pensons que c’est le meilleur moment pour énoncer les principes qui régiront la manière dont nous exploiterons notre infrastructure de centres de données d’IA et d’autres actifs d’IA importants dans le monde entier », a-t-il déclaré.

L’entreprise ne donne plus la priorité à OpenAI. Elle s’engage à permettre aux développeurs d’accéder à tous les modèles d’IA et de les utiliser sur Microsoft Azure. Aucune distinction ne sera faite entre les modèles fermés et ouverts. Aussi, les développeurs auront davantage de choix pour distribuer et vendre leurs modèles, outils et applications sur la plateforme cloud.

Microsoft tire les leçons de son passé

« En publiant ces principes, nous nous engageons à fournir un large accès à la technologie nécessaire pour permettre aux organisations et aux individus du monde entier de développer et d’utiliser l’IA de manière à servir le bien public », a précisé Brad Smith. En gage de son bon vouloir, la société a annoncé un partenariat avec la start-up française Mistral AI, et va proposer son LLM sur Azure.

Avec de telles mesures, Microsoft tente d’apaiser les craintes des régulateurs avant même qu’ils ne partagent leurs conclusions. La firme de Redmond a de l’expérience en la matière. En 1998, elle a été accusée par l’antitrust américain d’avoir tenté de créer un monopole qui a conduit à l’effondrement de son rival Netscape. Condamnée coupable, elle a ensuite vu sa part de marché s’éroder. Cette fois, pas question de reproduire les mêmes erreurs.