L’Arabie saoudite travaille sur la constitution d’un fonds d’investissement sur l’IA

Des représentants du fonds souverain d’Arabie saoudite, le Public Investment Fund (PIF), négocieraient depuis quelques semaines avec des investisseurs de la Silicon Valley. L’objectif serait de constituer le fonds d’investissement spécialisé dans l’intelligence artificielle (IA) le mieux doté avec 40 milliards de dollars. Investir dans l’IA au sens large L’Arabie saoudite continue sa stratégie de […]

Photo des buildings de Riyad, en Arabie saoudite

Des représentants du fonds souverain d’Arabie saoudite, le Public Investment Fund (PIF), négocieraient depuis quelques semaines avec des investisseurs de la Silicon Valley. L’objectif serait de constituer le fonds d’investissement spécialisé dans l’intelligence artificielle (IA) le mieux doté avec 40 milliards de dollars.

Investir dans l’IA au sens large

L’Arabie saoudite continue sa stratégie de diversification de l’économie en misant beaucoup sur la technologie. L’image écornée du prince héritier Mohammed Ben Salman pour le meurtre du journaliste et opposant Jamal Khashoggi semble oubliée. Le PIF discuterait en bonne amitié avec l’un des co-fondateurs de la société de capital-risque la plus connue de la Silicon Valley, Andreessen Horowitz.

Yasir al-Rumayyan et Ben Horowitz ont été vus ensemble au superbowl, la société américaine envisagerait d’installer une antenne à Riyad. Surtout, selon les informations du New York Times, ils discuteraient de ce futur fonds d’investissement dans l’IA. D’autres sociétés de capital-risque pourraient participer.

Le fonds devrait être géré dans un premier temps par le fonds souverain saoudien, déjà à la tête de plus de 900 milliards de dollars d’actifs. Son rayon d’action serait large, semi-conducteur, centre de données spécialisées dans l’IA, création de sociétés maison… Le but est de dénicher le nouveau Nvidia ou le nouvel OpenAI. La campagne d’investissement pourrait commencer au second semestre 2024.

Andreessen Horowitz a déjà acquis des parts dans près une centaine de start-up du domaine, dont OpenAI ou le français Mistral AI. Le PIF, en tant que moteur du plan de diversification Vision 2030 du prince est directement ou indirectement déjà impliqué dans des investissements technologiques depuis des années. Il soutient par exemple le Vision Fund de SoftBank ou s’intéresse au monde des semi-conducteurs.

Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite n’est pas seule

Depuis le succès de ChatGPT, l’IA est devenu l’actif incontournable des investisseurs. Le milieu attire énormément de fonds, mais a aussi la particularité d’avoir besoin de financements élevés. La recherche et développement, le fonctionnement des centres de données, requièrent de l’argent.

Le secteur s’est vite tourné vers les pétromonarchies du golfe Persique, elle-même en quête de sources de revenus alternatives à l’or noir. Jusqu’à présent ce sont les Émirats arabes unis qui ont fait le plus parler : Sam Altman, à la tête d’OpenAI, y cherche des moyens pour son plan d’autonomie dans les semi-conducteurs.

La société G42 de l’Émirat et le fonds d’investissement MGX qu’elle soutient sont déjà très actifs. Au point d’inquiéter les services de renseignements des États-Unis sur de possibles relations discrètes avec des entreprises chinoises. Les Émirats semblent avoir choisi leur camp en cédant leurs participations, notamment chez ByteDance. Si le fonds saoudien voit le jour, les discussions sont toujours en cours, il devra garder en mémoire cet écueil.