À peine annoncée, la collaboration entre Microsoft et Mistral AI attire déjà l’attention de la Commission européenne. Le régulateur va examiner l’opération dans le cadre de son enquête sur les liens entre le géant des logiciels et OpenAI.
L’UE s’intéresse à l’investissement de Microsoft dans OpenAI
Une copie de l’accord a été envoyée à la Commission qui va désormais l’étudier, rapporte Bloomberg. Cette démarche pourrait potentiellement déboucher sur l’ouverture d’une enquête formelle.
Microsoft est d’ores et déjà dans le viseur de l’autorité antitrust, qui cherche à déterminer si ses liens avec OpenAI, éditeur de ChatGPT, risquent de lui octroyer un monopole sur le marché croissant de l’intelligence artificielle (IA) générative. La firme de Redmond a investi près de 13 milliards de dollars dans la start-up, lui permettant d’intégrer les modèles d’IA de cette dernière dans ses produits.
Le Royaume-Uni et les États-Unis s’intéressent, eux aussi, à la relation entre les deux sociétés. Les suspicions des régulateurs ont été exacerbées par le feuilleton de l’éviction du PDG d’OpenAI, Sam Altman. Son retour à la tête de l’entreprise, possiblement facilité par Microsoft, a mis en lumière les liens étroits qu’elles entretiennent.
« Depuis 2019, nous avons forgé un partenariat avec OpenAI qui a favorisé davantage d’innovation et de concurrence en matière d’IA, tout en préservant l’indépendance des deux sociétés », assure Brad Smith, président de Microsoft.
Brad Smith défend la compétitivité dans l’IA
Le partenariat du groupe avec Mistral AI, jeune pousse française qui vient de dévoiler un nouveau grand modèle de langage (LLM), s’inscrit dans une dynamique différente. Il va permettre de mettre son modèle à la disposition des clients de Microsoft Azure.
Ce 26 février lors du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, Brad Smith a justement présenté les principes de Microsoft en matière d’intelligence artificielle. L’entreprise s’engage à permettre aux développeurs d’accéder à tous les modèles d’IA et de les utiliser via Azure, sans aucune distinction entre les modèles fermés et ouverts. Microsoft souhaite également leur garantir davantage de choix pour distribuer et vendre leurs modèles, outils et applications sur la plateforme cloud.
« En publiant ces principes, nous nous engageons à fournir un large accès à la technologie nécessaire pour permettre aux organisations et aux individus du monde entier de développer et d’utiliser l’IA de manière à servir le bien public », a indiqué le président. Reste à voir si ce changement de cap suffira à détourner l’attention des autorités antitrust.